Refusant de se cacher derrière son petit doigt, le quotidien conservateur allemand Welt am Sonntag publie le rappel des 31 221 attentats commis par des musulmans radicalisés depuis le 11 septembre 2001 et qui ont coûté la vie à 146 811 personnes. De son côté, le politologue Alexandre Del Valle décrypte la complicité entre les médias et le terrorisme islamique.

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L’attaque terroriste de musulmans radicalisés contre les Etats-Unis en septembre 2001 a marqué le début d’un épisode sanglant de l’histoire de l’humanité.

Comme l’explique le site Sputnik, pour refléter l’ampleur de la violence, le quotidien publie une liste des attentats ayant fait plus de 12 morts chacun, laquelle compte 3.071 cas. Au total, 95.934 personnes, dont la majorité étaient des musulmans, ont péri dans ces attaques perpétrées à Madrid, Londres, Paris, Bruxelles, Barcelone, mais le plus souvent au Proche-Orient, en Asie et en Afrique, constate  Welt am Sonntag

Come l’explique Sputnik, la liste entière, écrite en lettres serrées, couvre trois pages de l’édition. En dernière position chronologique se trouvent les attaques du 21 avril au Sri Lanka, dans lesquelles plus de 250 personnes ont trouvé la mort. Entre les attaques du 11 septembre et le carnage au Sri Lanka, toute une multitude d’attentats meurtriers survenus en Afghanistan, en Irak, au Nigeria, en Somalie, en Syrie et dans bien d’autres pays.

La liste dressée par Welt am Sonntag s’impose comme une sorte de monument à toutes les victimes du terrorisme et a pour but de rappeler que la valeur de la vie humaine doit être la même dans le monde entier, indépendamment du pays ou de la région.

L’étude publiée par le quotidien allemand nous change des médias en général qui ont toujours tendance à passer sous silence ou à minimiser la violence des groupes de terroristes musulmans radicalisés dans une vaine tentative d’exonérer l’islam de ses responsabilités.

Sur Breizh Infos, le politologue Alexandre Del Valle attaque le traitement par les médias de la violence contre les chrétiens commise à Ceylan par des musulmans fondamentalistes.

La tolérance par les médias de la violence contre les chrétiens est parallèle à l’ambivalence des journalistes face au racisme et aux appels à la violence contre les Européens.

Alexandre Del Valle est professeur de géopolitique à l’IPAC de Paris, auteur de nombreux ouvrages sur le terrorisme et l’islamisme. Il est également consultant et cofondateur de plusieurs think thank comme le Daedalos Institut à Chypre et le Multipolar World Institute, à Bruxelles.

La semaine dernière, il a été entendu sur plusieurs plateaux TV dénonçant le traitement médiatique scandaleux de l’attentat islamiste au Sri Lanka, visant des chrétiens. Nous l’avons interrogé à ce sujet, mais également au sujet de son domaine d’analyse de prédilection, l’islamisme, et plus globalement, sur les maux qui préoccupent aujourd’hui une partie de la population en France.

Breizh-info.com : On vous voit beaucoup actuellement sur les plateaux de télévision. Vous avez réagi notamment récemment après les attentats islamistes au Sri Lanka, expliquant que les chrétiens étaient persécutés par les islamistes dans le monde entier, et affirmant être scandalisé par le fait que les médias mainstream expliquent l’attentat comme l’explique Daech, c’est-à-dire comme étant « en représailles de l’attentat de Christchurch ». Pourquoi ?

Alexandre Del Valle : Les chrétiens sont aujourd’hui les cibles des terroristes islamistes, pas uniquement les Juifs, athées ou apostats. Au Sri Lanka, c’est bizarre, car c’est la seule communauté qui n’a pas été active dans la guerre civile. Il n’y avait pas de haine contre cette communauté. Les musulmans ont parfois été attaqués par des bouddhistes ou hindouistes, mais jamais par des chrétiens.

Les médias ont relayé la propagande et l’intoxication de Daech, comme si c’était presque des justiciers…

Ce qui m’a choqué dans la presse, c’est que lorsqu’on a évoqué l’attentat contre des Sri Lankais, des Indiens, pas des colonisateurs européens, comme étant une vengeance, en pleines Pâques, de l’attentat de Nouvelle-Zélande, c’est une honte. Car tout le monde sait que Daech n’a pas besoin de ça pour tuer, y compris des musulmans. Ce sont des barbares.

Quand toute la presse a dit « C’est une vengeance », ils auraient pu dire que le prétexte invoqué par Daech était celui-là, mais pas la réalité. C’est une honte, c’est comme si on donnait une justification, alors qu’il n’y a rien à voir entre ce massacre au Sri Lanka, de Sri Lankais chrétiens, et l’attentat de Christchurch commis par un Australien blanc.

Les médias ont relayé la propagande et l’intoxication de Daech, comme si c’était presque des justiciers… Si on dit que c’est une vengeance contre la Nouvelle-Zélande, cela veut dire que ce sont des justiciers, et que les chrétiens du Sri Lanka sont responsables de ce qu’il s’est passé en Nouvelle-Zélande. C’est débile.

La presse est la complice des terroristes lorsqu’elle relaie leur intox.

Breizh-info.com : Mais comment expliquez-vous que les médias en France aient repris cela ? Qu’ils soient à ce point dans une forme de déni, de manipulation presque ?

Madame Clinton a nié le caractère anti-chrétien de l’attentat. C’est un déni. Mais il y a autre chose. Ce que je constate, c’est la véracité des termes de l’analyse du grand spécialiste de la violence politique, Walter Laquer, quand il dit que la presse est la complice des terroristes lorsqu’elle relaie leur intox. Il dit qu’une opération terroriste dépend presque entièrement de la façon dont les médias vont la relayer.

Quand les médias rapportent mot pour mot, sans esprit critique, la revendication de l’agence de Daech, elle fait le jeu des terroristes. Le terroriste ne tue pas parce qu’il déteste quelqu’un, il tue pour attirer les médias, pour qu’ils relaient sa propagande. Quand ils le font, avec des hommes politiques, ils font de la publicité pour une agence terroriste.

Les médias sont des criminels de masse indirects lorsqu’ils relaient la propagande des terroristes. Ils devraient avoir un esprit critique. Ils ne l’ont pas. Sans le média, le terrorisme n’existe pas. Ils tuent parce que c’est une guerre psychologique, presque publicitaire.

Pour beaucoup de journalistes formatés dans les écoles de journalisme par des enseignants d’extrême-gauche « en gros si vous tuez un Européen, un chrétien, un Occidental, c’est presque un acte révolutionnaire, comme disait Sartre. C’est toujours moins grave que de tuer quelqu’un d’autre».

Alexandre Del Valle : Ils rentrent dedans parce qu’ils sont mal formés. Il y a beaucoup d’ignorants et d’incultes parmi les journalistes. Il y a aussi beaucoup de gens de gauche et d’extrême gauche, dans la presse, on a vu le traitement concernant les Brigades rouges pendant des années… Pour eux, en gros si vous tuez un Européen, un chrétien, un Occidental, c’est presque un acte révolutionnaire, comme disait Sartre. C’est toujours moins grave que de tuer quelqu’un d’autre.

Il y a aussi une sorte de cynisme. On fait le jeu médiatique du terroriste, car ça fait du buzz, ça fait parler. On relaie la propagande des terroristes, car c’est sexy, ça fait plus parler que si on prend un expert qui parle et qui décrypte.

 Il y a une sorte d’alliance objective entre le terroriste et le journaliste, le second tombant dans le piège du premier. Si on voulait lutter contre le terrorisme, on donnerait des règles aux journalistes pour ne pas relayer la propagande de ces gens.

Le jour du 11 septembre, un journaliste avait été pris en flagrant délit, ne sachant pas qu’il était filmé, en train de dire « Oh, génial ». Pourquoi ? Pas parce qu’il était heureux de la mort de 3 000 personnes, mais parce qu’il allait faire de l’argent, du buzz, du sensationnel.

Le culte du sensationnel est l’allié objectif des terroristes. Il y a une sorte d’alliance objective entre le terroriste et le journaliste, le second tombant dans le piège du premier. Si on voulait lutter contre le terrorisme, on donnerait des règles aux journalistes pour ne pas relayer la propagande de ces gens.

Macron a compris que s’il ne s’empare pas du thème de l’immigration, de l’identité, il va perdre le soutien d’un certain électorat, comme les personnes âgées, les Français de souche, la France profonde.

Breizh-info.com : Comment avez-vous interprété les dernières déclarations d’Emmanuel Macron sur l’islam politique ?

Alexandre Del Valle : Il a voulu faire un retour sur le régalien — je l’avais annoncé plusieurs jours avant sur Cnews. Il ne peut pas faire l’économie d’une mesure, d’une rhétorique identitaire. C’est plébiscité par les Français (63 % mettent l’identité, l’immigration comme un thème de campagne favori aux européennes). Macron a compris que s’il ne s’empare pas de ce thème, il va perdre le soutien d’un certain électorat, comme les personnes âgées, Français de souche, France profonde.

Il a compris qu’il ne pouvait pas faire que du Marlène Schiappa, de la minorité, du culte de la différence comme il a fait au début. Comme il est très pragmatique — il est allé au Puy du Fou deux fois séduire l’électorat catholique — il fait pareil là.

Là, avec cette déclaration, Macron veut reconnecter avec la France majoritaire, celle qui pleure pour l’incendie de Notre-Dame.

Breizh-info.com : Donc ce n’est pas du concret ?

Alexandre Del Valle : Si, peut-être. J’en ai parlé avec le recteur Boubakeur à plusieurs reprises, et autour de lui, beaucoup de gens veulent faire le ménage sur la question islamiste. Faire un islam de France, régler le problème des associations islamistes. Il est entouré de certaines personnes comme Gilles Kepel ou le rapporteur de l’institut Montaigne sur l’islam de France, qui se soucient autour de cela. Il ne communiquait pas dessus, car il voulait plaire au milieu de gauche, diversitaire. Là, avec cette déclaration, il veut reconnecter avec la France majoritaire.

Le refus de l’intégration par les musulmans qui arrivent en France est le promblème numéro un du pays.

Breizh-info.com : Le problème de fond, qu’Emmanuel Macron n’a pas ou peu évoqué, n’est-il pas l’immigration ? Vous avez déclaré chez Cyril Hanouna au terme d’une émission cacophonique que les immigrés ne voulaient pas s’intégrer. N’est-ce ce pas également un des paramètres, une des préoccupations principales actuellement ?

Alexandre Del Valle : Si bien entendu. C’est le problème n° 1. Il y a 30 ou 40 ans, à l’époque de Raymond Barre, ce n’était pas un tabou de parler d’identité, d’expulser les illégaux. Il y avait l’immigration légale, sans haine anti-immigrée, car elle était contrôlée. Ce n’était pas un tabou de raccompagner chez eux ceux qui ne respectaient pas les lois, qui n’avaient pas de papiers. Ou même d’inciter à rentrer ceux qui voulaient retourner au pays.

L’immigration de peuples non européens est le grand tabou, non pas au sein du peuple français, mais au sein des médias et des élites intellectuelles. Vous êtes immédiatement traité d’extrême droite, de fasciste, dès que vous dites qu’on doit contrôler l’immigration et empêcher les clandestins.

La gauche a réussi à faire en sorte aujourd’hui que rien que le fait d’aborder le sujet, c’est hystérique. Dans cette émission d’Hanouna, la question posée à M. Messiha (RN) était faut-il arrêter l’immigration. Moi j’ai juste dit, il vaut mieux intégrer. Je n’ai même pas parlé de bloquer les flux migratoires. Une immigration choisie n’est pas mauvaise. Rien que cela a rendu hystérique le plateau.

Macron n’ose pas aborder ce sujet, car il a peur d’être traité de fasciste, de raciste. C’est le grand tabou, non pas au sein du peuple français, mais au sein des médias et des élites intellectuelles. Vous êtes immédiatement traité d’extrême droite, de fasciste, dès que vous dites qu’on doit contrôler l’immigration et empêcher les clandestins. On ne peut même plus lutter contre l’immigration clandestine. Même quand vous dites qu’il faut appliquer la loi en la matière, vous êtes traité de salaud, c’est aberrant.

L’Europe oublie même sa propre identité, a honte d’elle même. Ce n’est pas la faute des immigrés, des autres. L’Europe s’est construite sur le tabou de l’identité. Le refus de ses racines chrétiennes.

Il n’y a aucun pays au monde où l’on vous traite de raciste parce que vous vous dites contre l’immigration illégale, par définition punie par la loi ! Il n’y a qu’en Europe qu’on fait ça. Si vous êtes un clandestin en Asie, Afrique, Amérique, voyez comment on va vous traiter, vous allez être reconduit à la frontière.

Le problème c’est la culpabilité en géopolitique. Pour se faire pardonner son colonialisme, l’Europe oublie même sa propre identité, a honte d’elle même. Ce n’est pas la faute des immigrés, des autres. L’Europe s’est construite sur le tabou de l’identité. Le refus de ses racines chrétiennes. Ce ne sont pas les pays asiatiques ou musulmans qui nous ont empêchés de définir l’Europe comme chrétienne. C’est la mauvaise conscience occidentale avec l’apport de Bruxelles. On a refusé de définir l’Europe, ses frontières, ses origines.

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L’Europe a honte d’elle même, elle a renié ses racines, a voulu détruire sa propre religion chrétienne.

L’Europe a honte d’elle même, elle a renié ses racines, a voulu détruire sa propre religion chrétienne. C’est aussi pour ça qu’on ne parle pas beaucoup des persécutions des chrétiens dans le monde, en Corée du Nord, à Cuba, au Vietnam, en Chine. L’Europe a renié sa religion. Le Pape Benoit XVI avait dit que l’Europe était apostate, qu’elle vivait une sorte d’apostasie.

Si l’Europe renie ses racines, ça veut dire qu’elle présente au monde l’idée qu’elle n’est rien, donc que c’est un endroit qui n’a ni racine ni mémoire. Alors qu’on a des églises de 800 ans, mais non, cela ne suffit pas… En faisant croire que l’Europe est juste un endroit où on va avoir de la prospérité, sans racine, on fait passer ceux qui parlent d’identité pour des salauds.

Les médias en France sont hystériques dès qu’il est question de l’Italie et de son ministre de l’Intérieur Matteo Salvini.

Breizh-info.com : Une question maintenant au Sicilien que vous êtes : la presse mainstream focalise beaucoup actuellement sur une montée du racisme, du fascisme qu’il y aurait dans les stades de football en Italie. Connaissez-vous la situation, partagez-vous l’analyse de la presse en France ?

Alexandre Del Valle : Oui, je connais la situation. C’est scandaleux ce qu’on dit sur l’Italie. Je me rappelle, à Marseille, ville cosmopolite où je vivais, dans le Virage sud, il y avait déjà à l’époque des propos racistes, envers les Italiens (« Milano va fe enculo »…). Le stade de foot n’est pas un lieu intellectuel. Il y a toujours eu des propos racistes, mais dans n’importe quel pays au monde. Pas qu’en Italie. J’ai toujours entendu des gens primaires, haineux, parfois même envers la ville d’à côté, même pas forcément des autres pays. Souvenez-vous les propos d’une violence inouïe entre Marseillais et Bordelais.

Accuser l’Italie de racisme, alors que toute l’Europe l’a abandonnée sur la question migratoire (la France n’a pas pris l’Aquarius), c’est honteux.

Faire croire qu’il n’y a qu’en Italie qu’il y a cela, c’est scandaleux. Le peuple italien est généreux, ouvert. Lampedusa, en Sicile, a compté plus d’immigrés que d’habitants. Et les habitants continuaient quand même à apporter gâteaux, sandwiches, etc. Pour les remercier, quelques migrants subsahariens africains ont tout cassé… les gens avaient été choqués, car la population les avait bien accueillis.

Réduire l’Italie a un pays raciste, c’est scandaleux. L’Italie a accueilli ces dernières années 700 000 clandestins. C’est énorme pour un pays qui compte 40 % de chômage chez les jeunes, qui est en décroissance. C’est surtout le sud de l’Italie qui a accueilli, 600 000 clandestins, faux réfugiés, à 35 € par jour. Si ce n’est pas de la générosité… Donc accuser l’Italie de racisme, alors que toute l’Europe l’a abandonnée sur la question migratoire (la France n’a pas pris l’Aquarius), c’est honteux.

C’est grâce à la persévérance d’organisations comme les Frères musulmans que l’islamisation fait des progrès dans le monde entier. Ici, la première députée américaine musulmane fondamentaliste entre au Congrès.

Alexandre Del Valle : Sur un ouvrage qui sortira le 13 novembre prochain, date de commémoration des attentats de Paris, du Bataclan. Il s’appellera Les Frères musulmans, matrice du totalitarisme islamiste, rédigé avec Emmanuel Razavi, d’origine iranienne, spécialiste du Golfe ayant vécu au Qatar. Nous retraçons l’histoire des Frères musulmans depuis leur création jusqu’à leur nouvelle tendance aujourd’hui.

L’organisation a évolué, la nouvelle tendance est basée au Qatar. On analyse la nouvelle stratégie d’entrisme, très efficace. Pourtant, cette stratégie, qui fait croire qu’ils sont modérés, nous montrons qu’elle est paradoxale. Car ils ont inspiré tous les mouvements terroristes islamistes. Elle a un bras dans la modération — la tendance Ramadan en Europe — et un bras qui a toujours influencé le terrorisme.

On montre une organisation à plusieurs discours, tendances. Mais qui a une énorme influence, sur les islamistes les plus durs comme les plus modérés. Elle a réussi à gagner des élections dans plusieurs pays donc bénéficie d’une certaine popularité. Elle a cette multi-dimensionnalité qu’on analyse dans le livre.

Retrouvez l’entretien d’Alexandre del Valle sur le site de Breizh infos en cliquant ici.
L’article du Welt am Sonntag en cliquant ici.
L’article de Sputnik en cliquant ici.
Photos DR et CC via Flickr déjà créditées dans d’autres posts.