Un massacre planifié depuis un château français
L’ex-commissaire José Villarejo ne reste pas inactif au fond de sa cellule. Non content d’avoir mis en émoi toute l’Espagne avec des « informations » sur le rôle qu’auraient joué les services français et marocains dans les tragiques attentats du 11 mars 2004 à Madrid, il vient de remettre au magistrat instructeur un écrit contenant de nouvelles révélations.
L’ancien grand manitou de la police espagnole apporte des arguments supplémentaires à sa thèse selon laquelle les services français et marocains auraient joué un rôle décisif dans l’organisation des attentats qui ont mis l’Espagne à feu et à sang en 2004, produisant près de deux mille victimes en quelques minutes.
Selon José Villarejo, les réunion préparatoires à l’attentat auraient eu lieu dans une propriété du roi du Maroc près de Paris et les preuves de ce qu’ils avance seraient entre le mains des services de renseignement espagnols (CNI) qui aurait mis sur écoute deux agents français dont il fournit les noms et prénoms.
Tout aurait commencé, selon l’ancien commissaire, par l’expulsion manu militari par l’Armée espagnole de Marocains ayant occupé symboliquement Perejil, un petit îlot de souveraineté espagnole à une encablure des côtés africaines. Cette ferme réaction du premier ministre Aznar a mis en colère le roi Mohamed VI qui a alors pris contact avec son ami le président Chirac « pour faire quelque chose ».
L’épicentre des entretiens entre les deux pays aurait été le château de Betz, dans les environs de Paris, une magnifique propriété que le roi avait acheté aux princes de Monaco.
Ce sont les frères du roi, Mulay Rachid et Layla Mariam qui auraient joué les petits télégraphistes entre le monarque et les Français.
Les Espagnols auraient eu vent de ces négociations grâce à des interceptions de messages du patron du renseignement marocain, Ahmed El Harchi et du numéro deux de la Police secrète, Bembrahim faisant le point sur les rencontres avec les Français.
Il existe un fond de vérité à ces affirmations car les journalistes Catherine Graciet et Nicolas Beau ont publié en décembre 2006 Quand le Maroc sera islamiste qui se fait écho de ces documents et de cette entente de la France et du Maroc sur le dos de l’Espagne.
Le commissaire Villarejo peut très bien se servir de ces documents et ces entretien dont l’existence est connue pour étayer ses propres affirmations sans risquer d’être démenti ni par les Français, ni par les Espagnols ni par les Marocains.
Pour l’instant, les « révélations » de l’ex-commissaire Villarejo ne reposent sur rien de solide et il n’a pas encore convaincu la justice espagnole de rouvrir une enquête sur les commanditaires des attentats. Nous verrons bien si dans les prochaines semaines il fournira davantage d’informations.
