La criminalité des populations nomades est difficile à combattre. Grâce aux progrès de l’analyse ADN, la Gendarmerie a marqué des points contre des clans familiaux qui cambriolent à la chaîne maisons et magasins.

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Les journalistes de l’Essor ont rendu compte d’une belle opération de la Gendarmerie des Yvelines contre la criminalité itinérante. Après une première incarcération en décembre de trois personnes surprises in fraganti, trois autres ont été arrêtées à leur tour grâce à la technique des ADN familiaux qui permet d’identifier des suspects grâce à des traces ADN appartenant à des membres de leur famille  déjà identifiés et fichés.

 

 

Le principe de cette technique est simple en apparence mais nécessite de puissants moyens informatiques.

Une trace est relevée sur une scène de crime.

Cette trace ADN n’est pas identifiée dans les archives. Elle ne peut donc pas conduire à l’interpellation du suspect.

En revanche, les techniciens sont en mesure d’indiquer aux enquêteurs que cette trace possède une proximité génétique avec un profil d’ascendant et un profil de fratrie.

Connaissant avec une bonne probabilité le père et un frère, il ne reste plus aux enquêteurs que de remonter la piste et réunir assez d’indices pour interpeller le suspect.

Voici un extrait de l’article de l’Essor.

Campement nomade de la région toulousaine dans les années 1970. Milieu hermétique, très difficile à pénétrer,  les populations nomades présentent des défis de taille pour le travail des enquêteurs.

(…) Tout commence en février 2017. Une recrudescence de vols dans des entrepôts ou des magasins de parfums est constatée en Île-de-France. Leurs auteurs – une équipe d’une demi douzaine d’hommes – utilisent des accessoires spécifiques (cagoule “hibou” et cagoules à “capuchon”), le même mode opératoire toujours de nuit, le même type de véhicules volés, dont des voitures de grosse cylindrée. Particulièrement aguerris, les voleurs neutralisent véhicules et locaux de Gendarmerie avant d’opérer. Pour tous les faits recensés, une BMW X5 est détectée avec des fourgons ou des camions volés, en fonction du butin ciblé. En février 2007, une trace ADN est relevée sur un extincteur retrouvé dans le coffre d’un véhicule BMW X6 impliqué dans le vol d’un entrepôt Marionnaud. Ce véhicule volé est découvert sur le plateau de Vernouillet (Yvelines) où sont sédentarisées depuis plusieurs années de nombreuses familles de gens du voyage. 

(…)

Cinq jours plus tard, une commission rogatoire du TGI de Versailles est délivrée pour “vols et tentatives de vols en bande organisée, recels en bande organisée, association de malfaiteurs, destructions par incendie et destructions de biens d’utilité publique”.

Le 20 octobre 2017, à la suite d’une opération judiciaire menée sur le plateau de Vernouillet dans le cadre d’un dossier relatif à des vols à la fausse qualité, le véhicule BMW X5 volé est retrouvé calciné. Au total, quatre traces ADN sont relevées sur des faits différents mais pouvant être reliés. De nombreux autres prélèvements ont été traités par l’Institut de recherches criminelles de la gendarmerie nationale (IRCGN). Outre la police technique et scientifique, les écoutes téléphoniques, les renseignements et le travail d’environnement permettent d’identifier un cinquième individu.

Fin décembre 2017, trois hommes issus de la communauté des gens du voyage sont interpellés par le GIGN en fin de périple nocturne, alors qu’ils viennent d’attaquer un entrepôt de produits cosmétiques dans le Val d’Oise. Toujours encagoulés au moment de leur interception, ils circulent à bord de véhicules de forte cylindrée. Malgré l’importance du dispositif en place, trois autres parviennent à s’échapper.

Le mardi 18 décembre 2018, ces trois hommes en fuite sont placés en garde à vue au terme d’une opération déclenchée sur le plateau de Vernouillet. Le travail de fond conduit par les gendarmes, avec notamment de nombreuses analyses réalisées par l’IRCGN sur des centaines de prélèvements recueillis par les techniciens de scène de crime de la Gendarmerie lors des différents vols de frets, aboutit à l’identification de trois membres de la famille, trois hommes incarcérés depuis décembre 2017, à partir de leur profil génétique.

Retrouvez l’intégralité de l’article de l’Essor en cliquant ici.
Photos CC via Flickr des Archives de Toulouse.