Cette semaine, le gouvernement a pris deux décisions, une symbolique et l’autre importante. La première, signer un accord de coopération avec le gouvernement hongrois pour venir en aide aux communautés chrétiennes eu Porche Orient. La seconde le retrait des troupes américaines présentes en Syrie et commencer le retrait de celles stationnées en Afghanistan.
Troupes américains en patrouille en Afghanistan.
Cette décision personnelle du président Trump a été prise en dépit de l’opposition des militaires et de l’influent lobby néoconservateur.
Voici comment le présente le Devoir :
Le président a justifié une décision qui a manifestement pris de court son propre gouvernement en déclarant de bon matin sur son compte Twitter : « Nous avons vaincu [le groupe] État islamique [EI] en Syrie, ma seule raison d’y être pendant la présidence Trump. » « Nous avons gagné. […] Il est temps que nos troupes rentrent à la maison. Nos garçons, nos jeunes femmes, nos hommes, ils rentrent tous, et ils rentrent maintenant », a-t-il ensuite confirmé dans une vidéo publiée dans la soirée.
Peu convaincu de longue date de l’intérêt de s’investir militairement sur place, le président des États-Unis a toujours circonscrit les ambitions américaines à la lutte contre le groupe djihadiste. Alors que celle-ci a enregistré, le 14 décembre, un nouveau succès avec la prise, par les milices kurdes, de Hajin — dernière localité aux mains du groupe EI, près de la frontière avec l’Irak, dans la vallée de l’Euphrate — le Pentagone et le département d’État n’ont cessé de militer pour le maintien sur place de ce contingent de 2000 membres des forces spéciales déployé sans le moindre mandat international.
« Se débarrasser [du groupe EI] ne signifie pas que vous dites aveuglément : “Bon, on s’en est débarrassé”, et que vous vous en allez, pour ensuite vous interroger sur le fait qu’il réapparaît », avait assuré, en septembre, le secrétaire américain à la Défense, James Mattis.
Les couineuses professionnelles de la gauche s’indignent d’une décision de bon sens car elle soutient le gouvernement syrien et s’aligne avec la position de la Russie.
Libération rappelle la présence de soldats français aux côtés des Américains.
Les soldats français peuvent-ils rester après le départ des Américains ?
Le déploiement français est limité, de l’ordre de quelques centaines de soldats, essentiellement des forces spéciales. Selon des sources kurdes, ils se battent en première ligne contre l’Etat islamique, à la différence de leurs homologues américains qui restent à l’arrière. Jeudi, la ministre des Affaires européennes Nathalie Loiseau a déclaré que la France restait militairement engagée en Syrie, malgré l’annonce du départ des forces américaines. Une fois ce dernier effectif, l’armée française pourrait-elle rester déployée au sol ? «Je ne vois pas comment c’est possible. Une fois les Américains partis, le régime syrien pourrait reprendre le contrôle de certains territoires kurdes. L’armée turque pourrait aussi se déployer. Dans les deux cas, les soldats français, dont le nombre reste faible, ne pourront pas rester au milieu», argumente Thomas Pierret, chercheur au CNRS.«Rester serait difficilement tenable sur la durée, confirme le colonel Michel Goya. Vu leur nombre, les soldats français ne pourraient pas être aussi dissuasifs que les Américains. Ce serait trop risqué pour un effet limité. La logique voudrait que l’armée française reste présente côté irakien, tout en procédant à des frappes si besoin en Syrie, mais sans présence au sol. Le grand danger sinon serait qu’un soldat soit capturé.»
Laurent Joffrin, le boboïsant en chef de Libération en ajoute une couche en écrivant :
«Nous avons vaincu l’Etat islamique en Syrie.» Il faut être particulièrement crétin pour écrire pareille chose, serait-ce sur Twitter, où Donald Trump sévit de manière compulsive. Certes, l’organisation terroriste a subi de graves revers sous les coups de la coalition internationale qui la combat en Syrie. Beaucoup de ses leaders et de ses combattants ont été tués et elle a perdu la plupart des territoires qu’elle contrôlait depuis quelques années en Syrie et en Irak. Mais chacun sait que cette hydre est toujours vivante et peut renaître à tout moment en lançant des attaques meurtrières contre ses ennemis, y compris en Europe. Une fois cette «vérité alternative» proclamée par le président américain, un enchaînement catastrophique peut se produire. Les premières victimes de cette décision, qui a laissé sans voix l’administration américaine et suscité la colère de plusieurs responsables républicains, sont les Kurdes de Syrie, qui seront bientôt laissés à la merci de leurs adversaires Erdogan et Assad. Ils avaient pourtant fourni à la coalition une bonne partie des troupes au sol qui ont fait reculer les fanatiques de l’EI. Une nouvelle fois, les Kurdes, peuple sans Etat, sont abandonnés en rase campagne par leurs alliés après avoir loyalement combattu à leurs côtés. Qui peut croire désormais à la parole des responsables américains quand ils sont désavoués de manière aussi spectaculaire par leur commandant en chef ? Et surtout, cette déstabilisation supplémentaire d’une région qui n’en avait guère besoin risque d’offrir à Daech de nouvelles occasions de victoire, sans parler des appétits cyniques de la Russie, de l’Iran ou du régime de Damas. On soupirait jusqu’ici sur l’imprévisibilité de Donald Trump. Pour la planète, désormais, il est clair qu’il est un danger public.
La démission du secrétaire d’Etat à la Défense Jim Mattis est intervenue quelques heures après la décision présidentielle de faire rentrer les troupes à la maison.
En prenant le risque de la démission puis en l’acceptant, le président Trump a montré qu’il a de la suite dans les idées et qu’il ne sacrifie pas ses promesses électorales sur l’autel de l’Etat profond, ce conglomérat de lobbies et de hauts fonctionnaires qui cherchent à imposer leur vision du monde au gouvernement.
Le départ des troupes américaines de Syrie lève un obstacle important sur la voie du retour à l’intégrité territoriale de la Syrie. Il ouvre la porte à la pacification des derniers territoires entre les mains des terroristes islamiques et de leurs alliés.
Espérons que le gouvernement français ne soit pas un mauvais élève de la paix en continuant à s’aligner avec les ennemis de la paix et en poursuivant ainsi la mise en danger des communautés chrétiennes de Syrie.