Un nouveau terrorisme nourri par la bonne conscience des bien-pensants va pourrir la vie des Français sous le regard complaisant de la grosse presse toujours portée à l’indulgence pour les dérives de l’extrême-gauche

Stupéfiant reportage de Sarah Finger dans les colonnes de Libération qui porte un regard d’une rare bienveillance sur les dérives d’une extrême-gauche portée à la violence contre les agriculteurs, les artisans et tous ceux qui ne partagent pas leur vision du monde.

Voici quelques extraits. Reportage à retrouver en entier dans les colonnes de Libération.

Ce sont deux mondes irréconciliables. D’un côté, des éleveurs de la plaine du Forez (Loire), venus avec leurs tracteurs pour bloquer le village de Bully. Ils ont tendu une bâche devant l’entrée du gîte qui devait accueillir leurs ennemis. On y lit : «Pas de dictature antiélevage dans la campagne». Face à eux, des activistes animalistes, français, belges, suisses ou espagnols. Ils avaient réservé ce gîte, au fin fond de la Loire, pour passer ensemble un «week-end d’intégration». Mais déjà, ils rebroussent chemin, comprenant que les agriculteurs ont gagné. Postée entre les deux camps, l’escouade de gendarmes mobilisée depuis le petit matin respire enfin. Tandis qu’une averse vient mouiller la scène, le sous-préfet ouvre son parapluie et évoque la sécurité pour motiver sa décision : non, les militants ne passeront pas le week-end ici. Car, avance-t-il en guise d’explication, «les agriculteurs sont très déterminés»…

«Entrer en résistance»

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269 Libération animale revendique l’activisme politique, la désobéissance civile et l’action directe. Un discours musclé martelé par une jeune juriste jusqu’au-boutiste : Tiphaine Lagarde, 35 ans, cofondatrice du mouvement. Pour elle, l’heure est venue «d’entrer en résistance» et de livrer «un combat révolutionnaire». Car, dit-elle, «il ne faut pas avoir peur de se dire qu’on est en guerre». Au-delà de la libération animale, c’est bien de révolution dont il s’agit. «On n’est pas dans la défense animale. On est dans une réorganisation du monde», confirme Nicolas, 35 ans, l’un des piliers de l’antenne belge de 269 Libération animale. «Mais avant tout, on est dans l’antispécisme», souligne Muriel, une Parisienne de 50 ans.

C'est l'insupportable bonne conscience de ces bobos des villes qui les pousse à vouloir imposer par la force leur mode de vie à l'ensemble de la population.

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«Boyaux»


Mais on comprend vite que tous sont animés par une même révolte. Comme Ornella, 55 ans : «Avant, j’étais commerçante. Maintenant, je ne pense qu’à sauver les animaux. Parce qu’il y a trop d’injustice, trop de cruauté.» Sa voisine, Eliane, 69 ans, approuve : «Autrefois, il n’y avait pas d’élevage industriel. Aujourd’hui la situation empire. Moi aussi, je suis révoltée.» Trois trentenaires venues du Nord-Pas-de-Calais disent aussi leur indignation : «Nous sommes contre toutes les injustices, mais c’est l’exploitation animale qui engendre le plus grand nombre de victimes. Ce combat, c’est celui de notre vie.»

Toutes ces femmes ont déjà participé à des «nuits debout» devant des abattoirs. Ces manifestations organisées par 269 Libération animale visent à attirer l’attention sur ces établissements situés à l’écart des villes, dans de glaciales zones industrielles. Mais de nombreux activistes réunis ici sont allés plus loin : ils se sont introduits de nuit dans un abattoir, puis se sont enchaînés dans «le couloir de la mort» à la place des animaux. Sont restés des heures durant immobiles dans le froid et la puanteur, avant d’être délogés par les forces de l’ordre. Tous évoquent ces blocages la gorge serrée. Dimitri, un Grenoblois qui a filmé plusieurs de ces blocages :«Croiser le regard de ces animaux, ça marque. On y lit la terreur et la détresse. Dans les abattoirs, on voit des cadavres, des morceaux d’animaux dans des poubelles, des boyaux, des cornes par terre… N’importe qui pourrait être traumatisé. Mais c’est nécessaire de montrer ça.» Pour Sophia, 21 ans, étudiante à Lyon, «voir ce monde de mort, de désolation, de tristesse… On n’en ressort pas indemne. Après, on en veut un peu à la terre entière». D’autant que les blocages se terminent aussi dans la violence. «Quand les forces de l’ordre nous évacuent, raconte Sophia, il y a les insultes, les cheveux tirés, les blessures, les mains aux fesses…» Son amie Lison, 23 ans, confirme : «A chaque fois, on se prépare à recevoir des coups. On se met en danger physiquement. Mais c’est nécessaire, si on veut montrer la réalité des abattoirs.»

Casquette vissée sur la tête, Véronique, une infirmière de 50 ans, porte sur ces activistes un regard triste et tendre : «Ils sont tous brisés, cassés de l’intérieur par ce qu’ils ont vu, par ce qu’ils dénoncent.» Dans la salle, les débats débutent enfin. Aux côtés de Tiphaine Lagarde se tient son complice et compagnon, Ceylan Cirik, 38 ans. Elle, frêle mais pas fragile. Lui, sensible mais solide. Ils se sont rencontrés à Paris, en 2015, dans une manifestation contre les abattoirs. Puis ils ont lié leurs destins en s’enchaînant au portail de l’abattoir de Saint-Etienne. D’une même voix, ils dénoncent le système qui exploite les «opprimés». Rappellent d’autres combats, comme celui des Black Panthers ou des suffragettes. Puis évoquent le «sanctuaire» de l’association, chargé d’«accueillir des réfugiés» rescapés du «génocide». Ce refuge, dont l’adresse est tenue secrète, compte aujourd’hui 413 anciens «condamnés à mort», tous exfiltrés des abattoirs lors des opérations de blocage. «On ne va pas changer le monde, reconnaît Ceylan. Mais quand on extrait un individu d’un abattoir, lui, son monde a changé. Certains disent que c’est dérisoire de sauver une poule ou un cochon quand tant d’autres vont mourir… Mais une vie, ça reste une vie.»

Les manifestations spectaculaires contre la consommation de viande reposent sur un incroyable anthropocentrisme qui fait de l'homme et de ses valeurs le seul référent du monde animal. En toute logique, il faudrait interdire au loup de dévorer l'agneau.


«Prison»


Jusqu’où sont prêts à aller ces activistes ? Certains restent prudents, comme Loïc, 27 ans, étudiant en gestion, qui aimerait «prendre plus de risques», faire «plus de sacrifices». D’autres semblent davantage engagés sur le sentier de la guerre. Pour mieux intégrer la souffrance infligée aux animaux, quelques-uns se sont même fait marquer «269» au fer rouge. Comme Tiphaine. Ou Johanna, 39 ans : «Il faut passer à l’offensive. Se concentrer sur les victimes. Agir sur le terrain. On s’est consacrés à ce combat.» Idem pour Béatrice, une styliste de 43 ans : «Arrêter la lutte c’est impossible. Quand on a ouvert les yeux, on ne revient plus en arrière. Mais on est beaucoup à penser que ça n’avance pas assez vite. On peut tous faire des sauvetages.» Cette «autonomie» dans l’action est d’ailleurs encouragée par Tiphaine et Ceylan. «Chacun peut agir», martèlent-ils. L’idée est simple : s’organiser en petit comité pour sauver des animaux ou pour causer des dégâts économiques au «système spéciste». D’ailleurs, personne ici ne condamne les caillassages de boucheries survenus ces dernières semaines dans plusieurs villes de France. Pour Tiphaine, «s’en prendre uniquement à du matériel, ce n’est pas de la violence». Il est aussi question de l’incendie, sans doute criminel, qui a ravagé un abattoir de l’Ain fin septembre. «Moi je suis capable de faire des trucs comme ça si on me retient pas !» lance Eliane, la presque septuagénaire. Le spectre de la prison ne les impressionne guère. «On assume les risques jusqu’au bout. Personne n’est prêt pour la prison mais forcément, on l’envisage», résume Lison. «On sait ce qu’on risque, insiste Faustine, 29 ans, employée à Lille. Les animaux, eux, perdent la vie. Alors, faire de la prison…»

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Photos CC via Flickr deJovan J et de Carlos FG. retrouvez l’intégralité du reportage de Sarah Finger dans les colonnes de Libération en cliquant ici.

Journaliste engagée, Sarah Finger a été dénoncée pour des méthodes qui semblent plus proches de l’enquête de police et de la délation à l’égard des personnes qui ne partagent pas sa vision du monde que du travail journalistique traditionnel. Un point de vue critique ici et ici.

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