Il est temps de rendre les œuvres d’art africaines au continent qui les a vu naître. Pas une, pas deux, toutes et pour toujours. Je vais vous expliquer pourquoi…

Mon grand-père fut un des derniers conquérants de l’Afrique. Avec ses tirailleurs, il a tracé la route sur les terres arides du Tchad, sillonné les pistes de la brousse et tué l’éléphant au Lebel pour nourrir ses hommes. Après quatre années dans les tranchées, il finira sa carrière comme gouverneur militaire sur le continent où comme jeune officier il fit ses premières armes.

Il ramena de ces années une grande affection pour les Africains dont il appréciait les vertus et ne méconnaissait pas les défauts. Durant la Grande Guerre, il préférait commander des Noirs à des Arabes car il leur faisait confiance. Au point de conserver une garde personnelle noire quand d’aventure il devait commander des troupes originaires d’Afrique du nord.

Au nom de cet héritage revendiqué, je plaide pour un retour inconditionnel, total et définitif de toutes les oeuvres d’art, archives, souvenirs, qui nous relient encore au continent africain.

Rappelons le contexte comme l’explique la Croix :

 

Emmanuel Macron a décidé de restituer « sans tarder » 26 oeuvres réclamées par les autorités du Bénin, des prises de guerre de l’armée française en 1892, a annoncé vendredi 23 novembre l’Elysée, après la remise d’un rapport sur la restitution par la France d’œuvres d’art africain.

Le chef de l’Etat, qui s’était engagé l’an dernier à étudier ces restitutions, propose aussi de « réunir à Paris au premier trimestre 2019 l’ensemble des partenaires africains et européens » pour définir le cadre d’une « politique d’échanges » d’oeuvres d’art.

Les trésors du puissant royaume du Dahomey

La demande de restitution avait été formalisée en août 2016, par une lettre du ministre des affaires étrangères Aurélien Agbénonci. Il réclamait alors au nom du Bénin la restitution de ses biens culturels. En l’occurrence les trésors du puissant royaume du Dahomey, emportés par les troupes coloniales entre 1892 et 1894. Des pièces majeures détenues par le Musée du Quai-Branly : deux trônes, trois statues géantes, des récades (bâtons de pouvoir), des portes de palais…

Le 28 novembre 2017, Emmanuel Macron avait tranché sur cette épineuse question du retour du patrimoine africain lors d’un discours remarqué à l’université de Ouagadougou, au Burkina Faso. « Le patrimoine africain doit être mis en valeur à Paris, mais aussi à Dakar, Lagos, Cotonou (…) D’ici cinq ans, je veux que les conditions soient réunies pour des restitutions temporaires ou définitives du patrimoine africain à l’Afrique », déclarait le président, laissant entrevoir une remise en question du sacro-saint principe d’« inaliénabilité » brandi depuis des décennies par l’État.

Nous avons de puissants arguments en faveur d’une restitution des oeuvres d’art africaines à l’Afrique.

En premier lieu, si nous conservons ces œuvres, l’Afrique reste sans mémoire sur son sol.

Continent jeune, civilisation en devenir, elle doit pouvoir disposer sur son sol de ce qui l’enracine dans son identité.

Ensuite, rendre les œuvres c’est reconnaître qu’Europe et Afrique ont des destins différents. Notre avenir doit nous séparer plus que nous unir, faute de quoi, nous allons disparaître.

Face à l’explosion démographique qui menace l’Afrique, ce continent doit disposer de son autonomie politique, économique et culturelle. Rendre les œuvres y contribue.

Enfin, nous devons nous emparer du combat mené par l’extrême-gauche de « l’appropriation culturelle » qui veut interdire aux Blancs d’emprunter des éléments d’une culture différente. C’est à ce titre qu’un acteur blanc ne peut pas jour un personnage issu d’une autre civilisation ou qu’un grand couturier ne peut s’inspirer de motifs décoratifs africains pour son travail.

A ce titre, nous devons rendre tout le patrimoine africain à l’Afrique car nous ne pouvons diffuser, admirer, protéger, conserver, étudier un art qui ne nous appartient pas et que souvent nous ne sommes même pas capables de comprendre ou d’aimer.

En ayant  balayé devant notre porte, nous serons d’autant plus forts pour refuser qu’on s’en prenne à notre histoire, à notre culture, à notre mémoire ou à notre identité.

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