En Espagne, le Front rouge des socialistes, des communistes et des séparatistes pensait avoir gagné la partie et remporter les prochaines élections du 10 novembre sans coup férir. C’était sans compter avec Vox qui tel un chien dans un jeu de quilles a mis par terre les belles ambitions de Pedro Sanchez.

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Le phénomène Vox secoue l’Espagne

Santiago Abascal, patron de Vox, est un homme heureux. Il a vu le nombre de ses électeurs potentiels s’accroître de 32 000 par jour au cours des deux dernières semaines précédant les élections législatives de dimanche prochain 10 novembre.

Une réunion publique organisée par Vox à Vigo en 2019.

Le parti dirigé par Santiago Abascal analyse l’impact du débat qui a réuni les grands partis sur un même plateau de télévision lundi 4 novembre avec « satisfaction ». Selon les dirigeants du parti conservateur, cet échange entre les personnalités politiques espagnoles a aidé les citoyens à connaître les propositions du parti en direct, sans les habituels commentaires fielleux des médias.

Pour les militants de Vox, ces dernières semaines ont été un grand motif de satisfaction car le retour en force du parti dans les sondages a pris tout le monde par surprise. Depuis fin septembre, l’amélioration des perspectives électorales est continue et tranche favorablement avec les cinq mois à la baisse qui avaient suivi les précédentes élections législatives en avril.

Les chiffres sont sans appel. Entre avril et septembre, Vox a perdu selon les instituts de sondage, 910 000 voix. Depuis, la formation conservatrice en a gagné 1,2 million. Selon les analyses de NC Report pour le quotidien la Razon, les quinze jours qui ont suivi la publication de l’arrêt condamnant les séparatistes catalans pour leur tentative de coup d’État et l’exhumation de Franco, Vox a engrangé 472 000 électeurs, soit environ 32 000 par jour. C’est donc avec optimisme et l’esprit tranquille que Santiago Abascal est entré dans l’arène du débat de lundi dernier.

Entre avril et septembre, Vox a perdu selon les instituts de sondage, 910 000 voix. Depuis, la formation conservatrice en a gagné 1,2 million. Selon les analyses de NC Report pour le quotidien la Razon, les quinze jours qui ont suivi la publication de l’arrêt condamnant les séparatistes catalans pour leur tentative de coup d’État et l’exhumation de Franco, Vox a engrangé 472 000 électeurs, soit environ 32 000 par jour.

« Notre message a atteint des millions d’Espagnols sans distorsion et nous avons pu démontrer que Vox est un parti qui défend des idées de bons sens et qui cherche à retrouver une bonne entente entre les Espagnols, sans faire appel à aux haines recuites de la Guerre civile comme le fait la gauche.
», expliquent les élus du parti quand on les interroge sur cette brutale remontée dans les sondages.

Au cours du débat face à ses adversaires politiques, Santiago Abascal a choisi d’être tel qu’il est, sans surjouer dans le registre des émotions. Bien au contraire. D’une voix posée, calmement, il a mis sur le tapis les sujets que les partis ne veulent pas aborder, comme les viols de jeunes Espagnoles commis par des étrangers, souvent des mineurs non accompagnés, et d’une manière plus générale la dégradation de la sécurité publique. En prenant le risque de soulever des questions qui heurtent la sensibilité « politiquement correcte » des journalistes, il séduit les Espagnols ordinaires qui en ont assez qu’on leur mente sans cesse sur ces sujets dans les médias…

Par exemple, quand un groupe de jeunes Espagnols a été condamné pour avoir agressé sexuellement une jeune fille au cours d’une féria à Pampelune, cette triste affaire a fait la une des médias et a mobilisé tout le ban et l’arrière-ban des féministes. En revanche, quand des étrangers agressent ou violent de jeunes Espagnoles, silence radio et pas une féministe à l’horizon.

Invité par l’animateur de l’émission de gauche El Hormiguero, Santiago Abascal a fait mieux que bonne figure, il a crevé l’écran.

Au grand désespoir des journalistes comme il faut, bien à gauche, qui peuplent les grands médias télévisés, Santiago Abascal a été le vainqueur du débat selon les enquêtes auprès des téléspectateurs et les éditorialistes de la presse écrite ont bien été contraints, souvent à contrecœur, de reconnaître que c’est bien le patron de Vox qui avait, non seulement fait un sans faute, mais qu’il l’avait emporté brillamment.

Les équipes de Vox ne se laissent pas gagner par l’euphorie induite par les signes positifs qui remontent du terrain et pas seulement des instituts de sondage. Ils insistent : « un excès de confiance peut être aussi destructeur qu’une démoralisation. Nous devons rester mobilisés jusqu’à la dernière heure de la campagne ».

Santiago Abascal a déclaré dans EsRadio qu’il était satisfait du débat parce qu’il avait réussi à mieux faire connaître ses idées, sans faire peur à personne, « en empêchant les médias de présenter Vox comme comme un grand méchant loup pour effrayer les Espagnols ». Le parti conservateur insiste sur son objectif : gagner les élections, devenir le premier parti d’Espagne, en tout cas prendre la tête de l’opposition.

Vox a loué la plus grande salle couverte de Madrid pour accueillir son meeting de lancement de campagne. Pour recevoir davantage de sympathisants, il a abandonné la scène au profit d’un podium central.

La bataille n’est pas terminée. Il reste encore quelques jours de travail de terrain pour convaincre un maximum d’Espagnols qu’il peuvent faire confiance à Vox, qu’il est plus crédible que la droite du Parti populaire ou des libéraux de Ciudadanos.

La hausse de Vox arrange le Parti socialiste qui peut agiter l’épouvantail de l’extrême droite pour remobiliser sa base électorale et contenir ses pertes. Comme en son temps le Parti populaire avait favorisé l’apparition des communistes de Podemos, les analystes soulignent qu’un des objectifs de Pedro Sanchez en exhumant Franco était justement de donner des ailes à Vox et nuire au Parti populaire.

Les derniers sondages publiés en Andorre par El Periodico (ils sont interdits en Espagne durant la semaine qui précède l’élection), confirment la remontée de Vox mais celle-ci se fait au détriment des autres partis de droite. L’équilibre global n’est pas changé. Ni la gauche ni la droite ne sont en mesure d’atteindre les 176 sièges dont ils ont besoin pour gouverner sans l’aide des partis séparatistes et de l’extrême gauche.

Le suspens reste donc entier.