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On pouvait penser que le quotidien catholique la Croix ne pouvait pas tomber plus bas… Et bien si, c’était possible. Avec un article sur la situation des chrétiens au Pakistan l’organe des assomptionnistes parisiens de la rue Bayard vient de battre un record dans lâcheté en refusant d’expliquer les origines de la persécution des chrétiens dans ce pays.

Pour le journaliste Pierre Sautreuil, le christianisme est une religion importée au Pakistan, un résultat de la politique coloniale.

En revanche, l’islam serait une religion autochtone.

A aucun moment, ce brillant collaborateur de la Croix ne mentionne que l’islam a été imposée par le fil de l’épée au cours d’une sanglante conquête militaire conduite par la dynastie arabe des Omeyyades.

Mais ce n’est pas le plus grave. La cause des persécutions contre les chrétiens passe à la trappe.

Prenons un extrait de l’article :

Mais cet espoir va s’évanouir après l’indépendance du Pakistan en 1947. La proclamation de la République islamique en 1956 fait de l’islam la pierre angulaire de l’identité pakistanaise. Bien que l’égalité entre les religions soit en principe assurée par la Constitution, les chrétiens vont se retrouver de plus en plus marginalisés.

La situation s’aggrave à partir des années 1980, avec la mise en place de lois contre le blasphème, qui va considérablement entraver la liberté d’expression des minorités religieuses. Des centaines de chrétiens seront condamnées dont une douzaine à la peine de mort. Dans certains cas, des accusations de blasphème ont été portées contre des chrétiens afin de faire main basse sur leurs propriétés.

Car les stéréotypes à leur encontre sont nombreux. Du fait de l’origine des premiers convertis, les chrétiens se retrouvent cantonnés aux métiers vus comme « impurs », et sont relégués dans les quartiers les plus pauvres des villes. Insultes, brimades et conversions forcées font partie du quotidien pour cette communauté.

Mais le pire restait encore à venir. Assimilés à l’Occident, ils sont, depuis le 11 septembre 2001 et l’invasion de l’Afghanistan, la cible d’attentats meurtriers. Et les membres du gouvernement ne sont pas épargnés. Le 2 mars 2011, Shahbaz Bhatti, ministre des minorités religieuses et seul membre chrétien du gouvernement, est assassiné après avoir déclaré son opposition à la loi sur le blasphème.

Conséquence de cette violence, des milliers de chrétiens pakistanais sont partis à l’étranger dans l’espoir d’obtenir un statut de réfugiés.

Alors, certes, l’arrivée au pouvoir du nouveau premier ministre Imran Khan en août 2018 a été saluée par les observateurs pour sa promesse de lutter contre les inégalités sociales et religieuses. Mais sa détermination reste à prouver, face à des groupes islamistes capables de bloquer les grandes villes du pays pendant plusieurs semaines.

Nul doute qu’il est difficile d’inverser une tendance de fond qui a vu, ces dernières décennies, les extrémistes musulmans bénéficier de faveurs et de la complaisance des autorités.

Il est stupéfiant de lire cet article où à aucun moment l’origine religieuse des mesures prises conter les chrétiens n’est mentionnée. On a l’impression que le gouvernement adopte des lois pour protéger l’islam comme s’il adoptait un nouveaux taux d’imposition, de la pure politique.

Pourtant, du Maroc au Timor oriental, la persécution fait rage contre les chrétiens. Dans certains pays ils sont marginalisés, dans d’autres persécutés. Mais partout le fondement de cet anti-christianisme est le même, c’est la loi musulmane.

Tant que le monde catholique dans son ensemble va persister dans son déni de la réalité, aucune solution à long terme de l’anti-christianisme n »est possible.

Cet article de la Croix n’est pas un accident. Il est le reflet de ce que pensent de nombreux catholiques imprégnés d’une vision irénique des relations entre les hommes et entre les religions qui imprègne notamment les prises de position du pape François.

En Europe, nous avons notre propre version des persécutions anti-chrétiennes pakistanaises, ce sont les actes de terreur provoqués par des musulmans radicalisés. Leur but n’est pas d’attaquer « nos libertés », «notre mode de vie », mais celui de tuer des infidèles, le plus souvent chez nous des chrétiens.

Quand la Croix et à sa suite la presse chrétienne conformiste acceptera de voir la réalité en face et nommer les égorgeurs pour ce qu’ils sont, nous aurons fait un grand pas dans la bonne direction.

Hélas, ce n’est pas pour demain et l’on est en droit de s’interroger :  combien de morts faudra-t-il pour que des journalistes comme Pierre Sautreuil acceptent de retirer le bandeau idéologique qui les aveugle ?

Photos CC d’Anton Nossik via Flickr et DR.

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