La NSA est une agence de renseignements, plus puissante que la CIA, qui consacre tous ses efforts à écouter les communications des autres pays pour en extraire des informations utiles pour les Etats-Unis. Grâce à cet outil, l’Amérique peut, non seulement saboter les efforts de nations perçues comme hostiles, mais aussi nuire aux intérêts économiques de concurrents des grandes entreprises étatsuniennes. D’extraordinaires révélations éclairent sur son rôle en France.

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Scandale des marchés informatiques d’Etat, à qui profite le crime ? Sous prétexte d’introduire un rendement financier dans les politiques publiques, l’Etat français a en réalité vendu le contrôle de la gestion informatique de son administration au profit d’une oligarchie financière aux ramifications internationales. Victime de l’échec patent du logiciel Chorus (système de gestion et d’information financière), Lionel Bieder, entrepreneur, a remonté le filon d’un système mafieux visant à justifier des simulacres de paiements de prestations d’entreprises transnationales complices, en lien avec des services de renseignements états-uniens… Il est l’invité de l’émission Politique-Eco sur TV Libertés.

https://youtu.be/e4n6gVKVGzY

Voici comment Wikipedia présente l’action de la NSA sur l’économie française.

Concernant la France, une note secrète baptisée « France  : développements économiques » datée de 2002, expose la doctrine de la NSA en matière d’espionnage économique, qui consiste à recueillir toutes les informations pertinentes sur :

    • les pratiques commerciales françaises,
    • les relations entre le gouvernement français et les institutions financières internationales,
    • l’approche des questions liées au G8 et au G20,
    • les grands contrats étrangers impliquant la France.

Ce dernier point, détaillé dans une sous-section intitulée « Contrats étrangers-études de faisabilité-négociations », consiste à récupérer toutes les informations possibles sur les contrats d’envergure impliquant des entreprises françaises, notamment ceux dépassant les 200 millions de dollars. Les secteurs stratégiques suivants sont visés par la NSA :

Toutes les informations recueillies sont destinées à être ensuite partagées avec les principales administrations américaines  : la CIA, le département de la Sécurité intérieure, le département du Commerce, le département de l’Énergie, l’agence du renseignement de la Défense, la Réserve fédérale, le Département du Trésor et le Commandement des forces américaines en Europe.

La révélation de ces rapports secrets de la NSA apportent pour la première fois la preuve qu’un espionnage économique massif de la France est opéré par le plus haut niveau de l’État américain84,85.

Voici un extrait de l’article du Monde  publié en 2015 relatif aux révélations de Wikileaks sur l’espionnage économique américain.

l’espionnage économique, priorité de la NSA

Après avoir mis en ligne, la semaine dernière, des comptes-rendus de surveillance visant les communications des présidents Chirac, Sarkozy et Hollande, les nouveaux documents publiés par WikiLeaks montrent que les communications d’au moins deux ministres de l’économie – Pierre Moscovici et François Baroin – ont été surveillées par l’agence de renseignement américaine.

Dans ces notes internes, classées pour la plupart no foreign (« à ne pas partager à l’étranger »), la NSA montre une connaissance très précise du contenu d’une conversation de Pierre Moscovici avec le sénateur PS Martial Bourquin. Ce dernier met en garde M. Moscovici contre une montée du Front national en cas de suppression de l’allocation équivalent-retraite, un dispositif en faveur des chômeurs proches de l’âge légal de la retraite. Le degré de détail laisse peu de doute sur le fait que la conversation a été écoutée par la NSA.

Un autre document résume les positions que s’apprête à prendre François Baroin juste avant un sommet du G7 et un sommet du G20, en 2012. L’origine des informations semble moins claire, et pourrait provenir aussi bien d’écoutes que de l’interception d’un document interne de Bercy. D’autres documents font un point sur la position française en matière de libre-échange, et notent que les critiques formulées par Nicolas Sarkozy contre l’Organisation mondiale du commerce (OMC) en 2008 « ne sont pas partagées par son gouvernement ».

Nouvelles révélations

Le seul document publié le 29 juin qui ait été partagé par la NSA avec ses partenaires de l’alliance dite Five Eyes (Etats-Unis, Canada, Australie, Grande-Bretagne, Nouvelle-Zélande) concerne une information sur Jean-David Levitte, l’ex-ambassadeur de France à Washington. En 2008, un rapport pointant le rôle d’entreprises françaises dans le scandale « Pétrole contre nourriture », une vaste affaire de détournement d’argent dans le cadre d’un plan d’aide à l’Irak assorti de contreparties, avait été publié. Une note de la NSA informe que le rapport a été qualifié de « scandaleux » par l’ambassadeur, « parce qu’il ne cite aucune entreprise américaine ». « L’ambassadeur affirme que la plupart des entreprises françaises impliquées étaient des filiales d’entreprises américaines (…) ; il prévoit de publier, avec l’accord du ministère des affaires étrangères, la liste de ces entreprises. »

Ces nouvelles révélations battent un peu plus en brèche la ligne de défense de la NSA depuis le début des révélations, en juin 2013. Beaucoup de responsables américains se sont défendus de pratiquer l’espionnage économique, citant la sécurité nationale comme critère principal de la surveillance menée par les Etats-Unis. « Ce n’est pas un secret que les services collectent des informations sur des questions économiques et financières. Ce que nous ne faisons pas, comme nous l’avons dit à de multiples reprises, est d’utiliser nos capacités de surveillance de l’étranger pour voler des secrets commerciaux de compagnies étrangères au nom – ou pour leur donner des informations que nous collectons – d’entreprises américaines afin d’accroître leur compétitivité », expliquait James Clapper, le directeur du renseignement américain, après que des documents d’Edward Snowden ont révélé que la NSA avait espionné l’entreprise brésilienne Petrobras.

Les Etats-Unis obtiennent ainsi des informations susceptibles de leur conférer un avantage économique

Les documents publiés par WikiLeaks montrent qu’au contraire, les Etats-Unis n’hésitent pas à mobiliser leurs agences de renseignement, et leurs énormes moyens, pour collecter des informations stratégiques susceptibles de leur conférer un avantage économique – et parfois à partager ces informations avec leurs alliés. L’un de ces documents liste des cibles stratégiques pour l’agence de renseignement : y figurent des secteurs économiques aussi variés que les télécommunications, la santé et l’énergie.

Par ailleurs, la posture morale adoptée par les Etats-Unis face à la Chine en matière d’espionnage économique est de plus en plus difficile à tenir. La presse américaine lève fréquemment le voile sur des cyberattaques téléguidées de Pékin contre des intérêts américains, notamment économiques. Des attaques que la Chine dément systématiquement et que Washington condamne en s’appliquant à présenter la Chine comme ne respectant pas les règles du commerce international. Des règles que les Etats-Unis semblent tout aussi disposés à ignorer.

Retrouvez l’article du Monde dans son intégralité en cliquant ici.

Retrouvez la source Wikileaks en cliquant ici.

Photos DR TV Libertés et CC via Flickr de Chris Harrisson, NSA, EFFPhotos.