Depuis le 1er janvier, le bilan s’est alourdi : huit policiers ont mis fin à leurs jours révélant ainsi l’étendue de la crise que traverse les forces de l’ordre.

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Les différentes forces de police subissent une crise du moral sans précédent en France.  Cette situation se traduit par une vague de suicides qui n’a pas d’équivalent en Europe. Un article de la Croix met en lumière cette tragédie. Extraits.

Police aux frontières, brigade anticriminalité, CRS, centres de commandement, brigade des réseaux ferrés : le phénomène ne semble pas cantonné à un seul secteur. Les chiffres sont d’autant plus inquiétants que, en 2018, le syndicat Alliance a décompté 35 suicides au sein des forces de l’ordre, en baisse toutefois par rapport à 2017, année durant laquelle 51 policiers avaient mis fin à leurs jours.

Comment expliquer une telle explosion ? En juillet dernier, un rapport du Sénat sur l’état de la police avait fait état d’une profonde usure psychologique des gardiens de la paix. Les sénateurs avaient notamment constaté un taux de suicide dans la police supérieur de 36 % à la moyenne nationale. Evoquant les raisons de ce drame, ils soulignaient l’épuisement psychologique de beaucoup de fonctionnaires dû à une surcharge de travail et à une insuffisance de leurs équipements.

« Ce n’est pas qu’une question de fatigue et de burn-out, analyse un bon connaisseur des milieux policiers. Au-delà de ça, ce métier déstabilise ceux qui l’exercent : par exemple, le travail de nuit à répétition et l’exposition à des scènes de violence peuvent déstructurer une personne et une vie. »

Mais cette source insiste aussi sur un élément qui aujourd’hui, facilite le passage à l’acte : « Avant les attentats du Bataclan en 2015, il y avait dans les commissariats des encouragements à laisser son arme de service au bureau avant de partir chez soi. Mais aujourd’hui, le contexte a changé : tous les policiers peuvent être acteurs contre le terrorisme. Ils peuvent être amenés à tout moment à se servir de leur arme. » Et dans les faits, ils gardent plus souvent leur arme avec eux.

« Il est vrai que l’arme est utilisée fréquemment », commente pour sa part Frédéric Galéa, chargé des conditions de travail au syndicat Alliance. « Mais ce n’est pas parce que vous avez une arme que vous allez la retourner contre vous si tout va très bien. » Il souligne que la grande majorité des policiers qui se sont donné la mort ces derniers jours traversaient des difficultés familiales. « Les conditions de travail sont telles qu’elles ont forcément un impact sur la vie des familles, poursuit-il. Contextes professionnels et personnels sont liés. »

Il explique aussi que les suicides de policier n’interviennent pas forcément lorsque la surcharge est la plus importante. « Tant que nos collègues ont la tête dans le guidon, ils mettent momentanément leurs problèmes de côté. Mais lorsque la tension baisse, ils rentrent chez eux et c’est à ce moment-là qu’ils constatent les dégâts créés par leur absence sur la sphère familiale. »

Retrouvez l’intégralité de l’article de la Croix en cliquant ici.
Photo CC de Looking4poetry via Flickr.