La génération perdue

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Dans une tribune publiée dans le Figaro, Pierre Vermeren pose la question qui fâche : « Les jeunes hommes sont-ils en trop dans la société française ? » L’universitaire, agrégé et docteur en histoire, montre que depuis trop longtemps les jeunes hommes français sont devenus les marginaux de notre société.

On peut le voir très clairement, notre société vieillissante, comparée au taux de natalité d’autres continents, a choisi de faire l’impasse sur toute une partie de sa population : les hommes nés dans les années 1990 et 2000. C’est en cessant de croire en leur futur que s’est opéré cet abandon. Vermeren cite notamment la Covid-19 et son incidence sur l’éducation, « la déliquescence de leurs domaines professionnels traditionnels » qui inclut aussi bien l’artisanat que l’agriculture ou l’armée, mais aussi de manière globale la délocalisation et la transformation d’une économie française vers les services, un secteur d’activité qui convient mieux aux femmes. C’est également « la désintégration de la famille comme structure de protection, de transmission culturelle, mais aussi de responsabilisation et d’amour » qui permet à notre société de laisser ses jeunes hommes sombrer dans l’oubli !

3 millions de jeunes à la dérive.

Selon l’OCDE, 3 millions de jeunes sont aujourd’hui sans travail, stage ou études supérieures, et ce malgré des milliers d’emplois à pourvoir. La « désincitation sociale et médiatique » du travail dur et physique coupe l’envie aux jeunes de trouver un emploi, choisissant des solutions plus simples comme du travail au noir ou du trafic de drogue entre autres, pour subvenir à leurs besoins. Ils se complaisent ainsi dans une situation médiocre impulsée par la société. Ce découragement face au dur labeur et par conséquent le manque de main-d’œuvre est la première cause d’immigration sur notre territoire… 

Le manque de main-d’œuvre est la première cause d’immigration sur notre territoire.

La drogue, les jeux en ligne et la pornographie, trois raisons de végétation.

D’après le ministère de l’Intérieur, 200 000 jeunes sont employés par le secteur de la drogue, faisant de ce dernier une des premières filières d’emploi de ce pays et si ce domaine est en plein essor, c’est « grâce » aux 1,5 millions de consommateurs sur notre territoire. Parmi eux, ces jeunes hommes que la société a abandonnés et qui se sont réfugiés dans le cannabis. Ils sont transformés en « assistés à vie » (selon les termes de la « Lettre ouverte aux députés à l’origine du rapport sur le cannabis “récréatif” ». Les stupéfiants associés aux jeux en ligne ainsi qu’à la pornographie comblent un vide créé par les changements dans notre société. Les jeunes ne trouvent plus leur place aussi bien professionnellement que personnellement, ils n’ont plus ce désir de travailler et fonder une famille tôt, et se tournent ainsi vers des solutions de facilité qui ne les confrontent plus à la réalité de la vie. 

« les jeux peuvent devenir une source d’addiction féroce qui arase tout sur son passage »

Une société déséquilibrée.

Cet isolement crée des dysfonctionnements majeurs et remet en question l’avenir de notre société tel que nous le connaissons aujourd’hui. On observe depuis dix ans une chute du taux de natalité des Français ainsi qu’une surnatalité migratoire à laquelle on ne peut faire face car nous ne luttons pas à armes égales. Par ailleurs, notre « paralysie » s’illustre autrement : nous ne produisons plus assez sur le sol français pour pouvoir subvenir à tous, nous sommes donc contraints d’importer, aussi bien des denrées matérielles que de la main-d’œuvre étrangères. Nous sommes tombés dans un cercle vicieux duquel il ne semble y avoir aucune échappatoire : le gouvernement s’endette pour importer toujours plus, mais continue de payer pour garder à l’état végétatif des jeunes en capacité de travailler et justifie l’immigration sur le territoire français par des milliers d’emplois non pourvus. 

Face au dénigrement de la virilité, le gommage des différences entre les hommes et les femmes dans l’espace médiatique ainsi que la culpabilité dont sont accablés les jeunes blancs par des minorités métropolitaines bien trop influentes, il leur est presque impossible de trouver leur place dans cette société. 

Aujourd’hui c’est trois millions de jeunes sans repères et à la dérive qu’il faut reconquérir, qu’il faut aider en leur proposant un cadre stable et des aspirations concrètes et à qui il faut redonner le goût du travail manuel.

Retrouvez la tribune de Pierre Vermeren dans le Figaro en cliquant ici.

Photos CC via Piqsels et Flickr Commander, U.S. Naval Forces Europe-Africa:U.S. 6th Fleet .